Depuis l’entrée du Temple jusqu’à l’autel, les prêtres, ministres du Seigneur, s’écrieront en pleurant : Epargnez, Seigneur, épargnez votre peuple ! annonce la liturgie du mercredi des cendres citant le Prophète Joël. D’une manière particulière durant le Carême, les prêtres qui vous portent dans leur cœur sacerdotal élèveront vers Dieu une prière à vos intentions par la sainte liturgie : la prière du bréviaire et le Saint Sacrifice de la Messe. Ces textes de la liturgie du Carême sont magnifiques et très riches : vous avez là un trésor à exploiter pour entrer dans les sentiments de l’Eglise durant ces quarante jours de pénitence. Le Carême a trois composantes : la pénitence (d’abord par le jeûne), l’aumône et la prière. De nos jours les œuvres ascétiques, la pénitence et le jeûne sont malheureusement méprisés. Il est vrai qu’un moyen n’est qu’un moyen et ne saurait constituer une fin en soi, mais quand un moyen est un passage nécessaire pour obtenir une fin, il ne saurait être dédaigné. Aussi celui qui veut s’unir au Christ glorieux dans la joie de la Résurrection doit s’unir auparavant au Christ souffrant sa Passion. Cette année les prédications de Carême à Saint-Jacques de Perpignan et à la chapelle de l’Annonciade de Narbonne ont pour thème les sept péchés capitaux par lesquels nous mettons obstacle à notre union à Dieu. La reconnaissance de nos péchés n’a pas pour but de nous enfoncer dans notre misère et nous décourager mais de nous convaincre de la nécessité de la pénitence et de la prière car c’est en Dieu que nous trouverons notre équilibre de vie et non en comptant sur les seules forces de notre nature. Le péché n’est pas une fatalité car rien n’est impossible à la grâce. Que Dieu vous ait en sa sainte garde durant ce Carême pour que vous puissiez résister comme le Christ au désert aux tentations, tristesses et embûches du démon, Abbé Sébastien Dufour, FSSP